Les Sept Samouraïs, c'est le second film après Rashōmon depuis le début de mon Marathon Kurosawa que j'avais déjà vu et que je redécouvrais à nouveau aujourd'hui pour la quatrième fois. C'est un long métrage pour lequel j'ai le plus grand respect et je vais tenter de vous dire pourquoi...

J'avais de grandes ambitions en songeant à l'écriture de cette critique, je le connaissais par coeur, j'avais donc prévu d'être dithyrambique et de me lancer dans de longues tirades pour vous avouer l'amour que je ressens pour ce film. Je voulais vous dire à quel point Mifune est prodigieux dans ce rôle développant un potentiel comique insoupçonné, tout juste effleuré dans Rashōmon. Et qui donne le change à son compère de toujours Shimura qui un an avant jouait un homme au fond du trou, mutique, mal dans sa peau et qui renait de ses cendres ici dans la peau d'un sensei mémorable plein de sagesse qui impose le respect naturellement. Je désirais vous parler de ces fameux Samouraïs qu'on a le temps d'apprendre à connaitre et auxquels on s'attache irrémédiablement. Je souhaitais vous parler du soucis du détail du Maître, de son attachement et sa sensibilité vis à vis de la nature qu'il aime temps filmer dans les extrêmes. Et qui au travers de son épopée légendaire, élève encore d'un cran son art dans un esthétisme proche de la perfection qui nous offre des plans démesurés de grandeur.

Bien sûr je ne vous aurais pas abandonné sans mentionner l'utilisation géniale d'une musique omniprésente qui contraste toujours avec le changement d'ambiance à l’écran.
Enfin, j'avais prévu de faire une analogie avec le Seigneur des Anneaux totalement idiote et absurde dans laquelle j'explique comment dans la même année sont nées deux légendes présentant un groupe hétéroclite à la quête perdue d'avance, hum... j'ai bien fait de ne pas m'aventurer sur ce terrain.

En réalité tout ceci est vain et a sans doute été dit maintes et maintes fois avant moi. Quand Kurosawa, après avoir exploré avec brio le Japon contemporain, a enfin la possibilité de revenir vers un style plus traditionnel comme le Jidai-geki, il ne fait pas les choses à moitié. Fresque anthologique à la direction artistique monumentale, épique à souhait durant plus de 3h30, alternant le comique de situation et la tragédie avec une aisance peu commune. En résulte, un film précis aux dialogues savoureux et aux personnages inoubliables, c'est une vraie déclaration d'amour au cinéma, qui telle la flèche de cupidon m'a touché en plein coeur.
Kobayashhi
10
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le 22 août 2013

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