C'est un "film de casse" (pour les américains un "caper movie" ou un "heist film"), un genre aussi ancien que le cinema. Celui-ci est de 1960, de la même année que Ocean's Eleven (L'Inconnu de Las Vegas) de Lewis Milestone, qui va l'éclipser auprès du public et dans l'histoire du cinema car en plus d'être en couleurs, il est tourné avec tout le Rat Pack de Frank Sinatra dans la capitale mondiale des casinos.
Pourtant les 7 voleurs, en noir et blanc, centré sur un hold up au Casino de Cannes, a aussi un excellent casting, avec Edward G. Robinson en "master mind", Rod Steiger en leader de l'action pointilleux, Eli Wallach en saxophoniste tourmenté et avide, et Joan Collins, alors âgée de 27 ans, qui fait deux numéros dansés qu'on n'oubliera pas de sitôt : une "saxo sex scene" en tenue déshabillée blanche et une autre, langoureuse, en tenue noire.
Les deux films ont une fin morale dans le sens que "bien mal acquis ne profite jamais" mais sans que les casseurs ne soient pris - la même équation que dans Ocean's Eleven, et que plus tard dans le superbe Mélodie en Sous Sol de Henri Verneuil, en 1963, pour un autre casse au casino de Cannes. L'émérite scénariste Sidney Boehm a très bien écrit tous les personnages et leurs interactions, y compris ceux des comparses joués par Michael Dante (le perceur de coffres-forts) et Alexander Scourby ("the inside man") mais surtout la relation filiale qui unit le cerveau du casse joué par Robinson et le responsable du groupe joué par Steiger. Le démarrage semble même un peu trop lent tant les échanges entre ces deux personnages sont détaillés et progressifs pour arriver à une entente, nous éclairant alors tardivement sur le mode opératoire projeté pour le coup.
Hathaway, pourtant connu pour son autoritarisme envers les acteurs, n'a pas obtenu de Steiger qu'il se sorte d'une composition de tragédie autocentrée, Actor's Studio oblige, sauf dans la toute derniere scène - pour une ultime et souriante pirouette qui allège l'atmosphère, restée jusqu'alors plutôt lourde.