Twins of Evil s’empare du thème du double maléfique pour l’insérer fort judicieusement dans une période historique marquée par l’obscurantisme religieux et la chasse aux sorcières. Car les jumelles agissent à la manière d’un miroir reflétant deux femmes comme deux versants d’une même femme, l’un du côté du bien, l’autre du côté du mal, qui renvoie également – et peut-être surtout – à la confrérie l’image de sa propre démence et inhumanité. L’évolution du récit s’incarne dans le personnage de Gustav Well, fanatique décati que campe un Peter Cushing saisissant d’austérité : il trouve là l’un de ses plus beaux et de ses plus puissants rôles, dans lequel il semble greffer son propre désespoir, l’acteur venant de perdre son épouse. Les sœurs Collinson diffusent dès leur arrivée un érotisme savoureux qui détonne avec la froideur d’ensemble, donnant lieu à un choc thermique que la clausule convertit en une jouissance gore et macabre délectable. Une belle surprise.