Habitué à filmer les corps sous toutes ses coutures, après divers courts-métrages tels que Les mains (1996), Les pieds (1999) & Les visages (2003), Christophe Loizillon continu son travail sur le corps humain avec Les sexes (2017).
Ils sont 10 (Bernard, Armelle, Richard, Joseph, Corina, Jacques, Catherine, Charly, Antoine & Iris) à avoir accepté de se prêter au jeu et d’évoquer cette partie de leur corps. Filmé en frontal et plan fixe, on ne voit d’eux que leur sexe. Sous la forme d’une suite en plan-séquence, le réalisateur nous dévoile 10 portraits où tous les âges sont représentés.
A celles et ceux que cela rebuterait d’avoir des sexes en plans serrés en face de soi pendant 45min, sachez que le fait de les voir en gros plan a le mérite de désacraliser les corps. Au fil des discours, on finit même par ne plus y penser ou prêter attention, préférant se concentrer sur ce que ces anonymes ont à nous raconter. Leurs corps finissent par devenir abstrait, on finit même par y voir d’autres formes (le sexe d’une femme non épilé avec le dessin formé par sa pilosité laisse notre esprit vagabonder et imaginer tout un tas de chose).
Ces anonymes parlent avec une réelle aisance alors qu’ils sont nus face caméra. Ils évoquent pour nous l’histoire de leur corps à travers leur sexe. De leur rapport qu’ils entretiennent avec le sexe et comment ils l’ont appréhendé. De la transmission faite par leurs parents en passant par le regard de soi et celui des autres sur leur sexe, de leur premier émoi sexuel à leur première fois. On n’a pas tous le même rapport au corps et tous ont su l’exprimer ici (de leur première masturbation à la circoncision pour certains en passant par les hormones ou ménopause pour d'autres).
Des propos courageux et parfois touchants, philosophiques et sincères.
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