Alors que le cinéma contemporain a plutôt tendance à décrire des couples en crise et des séparations douloureuses, Sette giorni explore avec subtilité les débuts d’une relation amoureuse balbutiante et plus particulièrement l’évolution d’un personnage masculin arrogant qui doit apprendre à s’ouvrir aux autres, à se défaire de sa carapace d’égoïste insensible revenu de tout. Connu pour son travail avec Patrice Chéreau ou Jacques Rivette, l’excellent comédien d’origine neuchâteloise Bruno Todeschini incarne avec beaucoup de justesse ce misanthrope rattrapé par l’amour face à la radieuse Alessia Barela, déjà présente dans Jeux d’été, le précédent film du réalisateur suisse italien. Mais au-delà d’une histoire d’amour qui touchera plus ou moins chaque spectateur selon sa sensibilité, le film intéresse aussi par son aspect quasi documentaire, même si les habitants de l’île sont interprétés par des comédiens italiens, amateurs ou professionnels, venus d’autres régions. Bien dessinés, les nombreux personnages secondaires apparaissent comme des figures à part entière du récit, tandis que les musiciens et les chanteurs recrutés à Palerme apportent au film un surcroît d’authenticité et un contrepoint joyeux ou mélancolique. Et l’on peut voir ainsi la préparation de cette fête de mariage, qui finit par rassembler toutes les énergies de l’île, comme le symbole d’un courage retrouvé face à la décrépitude qui menace aussi bien les murs des maisons que les passions humaines.
Critique écrite à la sortie du film