Pas très téléfilm, j'ai surtout regardé celui-ci au vu de la très bonne critique de mon journal, aimant les histoires d' « amour impossible », lorsque celles-ci sont bien racontées. C'est clairement le cas des « Sirènes de Levanzo » qui, bien que j'ai eu du mal à trouver cette passion naissante complètement crédible, parvient à de très belles choses grâce, notamment, au talent de Rolando Colla derrière la caméra. Cette dimension intemporelle créée par le cadre sicilien, superbe, une lumière très bien exploitée, pas mal de visages devenant rapidement familiers : ça n'a l'air de rien mais forme en définitive une cohérence, une harmonie permettant à cette relation de s'épanouir, l'attirance, le désir, le mouvement des corps étant, pour une fois, filmés sans racolage ou sexualité gratuite.
Il y a chez chacun une fragilité, des contradictions les amenant à se mettre en danger, voire en souffrance, tous deux pour des raisons très différentes
(leur situation sentimentale est opposée).
Enfin, observer le renversement quant à ce que
chacun souhaite dans la relation
est également assez fort, montrant à quel point les sentiments sont complexes, surtout lorsqu'on s'y attend le moins. Quelques longueurs, notamment un mariage s'étirant de façon un peu démesuré. Mais une sensibilité, une pudeur rare de la part d'un réalisateur parvenant à exprimer beaucoup avec peu, à l'image de cette très belle scène finale : je crois que ça s'appelle le talent. Bruno Todeschini est bon, mais pour moi, la révélation vient clairement de la superbe Alessia Barela, que je regrette beaucoup de ne jamais voir tant elle illumine le téléfilm à chaque apparition. Une belle découverte que cette production Arte, de celles qu'on aimerait voir (beaucoup) plus régulièrement, notamment sur certaines chaînes publiques (suivez mon regard)...