Je ne connaissais pas l'histoire des sœurs Brontë, à savoir trois femmes qui ont des dispositions pour l'écriture, mais dont seule l'une d'entre elles va vraiment en vivre, tandis que leur frère va s'éprendre à la folie d'une femme plus âgée que lui.
Mais ce que j'ai à l'écran est plus proche de la souffrance qu'un réel plaisir d'acteur, ou de mise en scène ; c'est totalement frigorifié !
A l'origine, Les Sœurs Brontë était LA machine de guerre du cinéma français en 1979, gros moyens, actrices et acteur en vue, André Téchiné valeur montante du film d'auteur... sauf que le tournage a été très compliqué par les problèmes d'égo des actrices, qui étaient en plus jalouses du fait que le réalisateur s'occuper davantage de Pascal Greggory. En plus de ça, le film se fait détruire au Festival de Cannes et c'est un échec commercial à l'arrivée.
A y réfléchir, c'est plutôt cette histoire que j'aurais aimé voir, dont on en voit les traces dans le comportement distancié entre les trois actrices, plutôt que ça, qui est exactement ce qu'on peut reprocher à un certain cinéma français ampoulé, où l'herbe pousse entre chaque mot, où on sent que les acteurs sont dans tel plan parce que ça ressemble à un tableau, d'ailleurs, il y a très peu de mouvements de caméra. Si j'excepte les quelques scènes avec Pascal Greggory ou avec Marie-France Pisier, ça ressemble à de la peinture morte, sans aucune vie, ni chair.
Néanmoins, je reconnais tout de même la magnifique photo de Bruno Nyutten, très inspirée par Barry Lyndon, et qui donne un aspect pictural.
Je ne suis pas du genre à cracher sur le cinéma d'André Téchiné, dont j'aime bien Les temps qui changent ou La fille du RER, mais là, c'est carrément un cinéma repoussant à mes yeux. A l'opposé de ce qu'est le 7eme art ; vivant !