La danse de sabbat
Si Les sorcières d'Akelarre nous parle aussi d'aujourd'hui, à travers une chasse aux sorcières, c'est non seulement parce que le réalisateur argentin Pablo Agüero (Eva ne dort pas) traite le sujet de...
le 8 mai 2021
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Si Les sorcières d'Akelarre nous parle aussi d'aujourd'hui, à travers une chasse aux sorcières, c'est non seulement parce que le réalisateur argentin Pablo Agüero (Eva ne dort pas) traite le sujet de manière moderne mais aussi parce que le temps de l'Inquisition est celui de la misogynie extrême. Comme le dit l'un des protagonistes de cette histoire située au début du XVIIe siècle, au Pays Basque : "il n'y a rien de pire que des femmes qui dansent", comme un symbole d'une liberté et d'une joie de vivre insouciante forcément intolérable pour le pouvoir des hommes. Parallèlement, le récit montre aussi comment un territoire, loin de l'autorité centrale de Madrid, est châtié et remis au pas, par le sabre et le goupillon. Superbement éclairé, comme des scènes inspirées du Greco ou de Goya, et mis en scène de manière nerveuse, Les sorcières d'Akelarre est un film intense, puissant, sensuel et magique qui s'enivre des paysages basques et communie dans une sororité qui se joue de l'intolérance et de la stupidité masculines. Le film culmine dans une danse de sabbat hallucinée, pied de nez démoniaque à tous les obscurantismes. Dans la distribution, outre l'impeccable Alex Brendemühl, impossible de ne pas saluer la performance solaire d'Amaia Aberasturi, qui a tout pour devenir la nouvelle star espagnole.
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le 8 mai 2021
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