La danse de sabbat
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Une bien belle découverte que ce film, qui nous plonge dans le Pays Basque à la période de la fameuse inquisition espagnole.
Un groupe de jeunes filles accusées de sorcellerie, notamment pour avoir dansé dans les bois au clair de Lune.
Un juge inquisiteur persuadé de l'existence des Sabbat, danses de sorcières invoquant Lucifer.
Les présumées sorcières nous sont rapidement présentées à travers une conversation animée où apparaissent leur complicité ainsi que les thématiques propres à leur âge, entre insouciance et désir de liberté.
Débutent alors des interrogatoires aussi violents qu'absurdes, qui ne peuvent que tourner en rond étant donné l'impossibilité de prouver leur culpabilité ou leur innocence.
Face à ce cercle vicieux dont elle sait qu'il ne peut finir que tragiquement, Ana décide de porter le chapeau et entre dans le jeu du juge afin de sauver ses amies.
Les questions se font de plus en plus intimes, le juge s'exalte et semble succomber à des fantasmes enfouis, ce sur quoi Ana renchérit de plus belle. (Scène qui n'est pas sans rappeler la lubricité du nonce interprété par Lambert Wilson dans Benedetta, film que l'on peut aisément évoquer, tant ses thématiques sont proches de celles des Sorcières d'Akelarre.)
Les qualités de ce film sont nombreuses, à commencer par son cadrage audacieux, multipliant les vues subjectives, efficaces pour faire ressentir la calvaire des personnages. La grande mobilité de la caméra est également bienvenue, elle nous transporte dans une époque incertaine et mystifiée, et reflète la vitalité de ces jeunes femmes bousculées par la violence du dogme.
Le souffle de la mise en scène est quant à lui fascinant, le spectateur se retrouve rapidement happé par un rythme infernal qui se solde sur un sabbat organique et grandiose.
Les Sorcières d'Akelarre est un film immersif et puissant, réellement féministe, et qui ne manque pas de faire échos à notre monde contemporain, où la bêtise bigote continue de faire des victimes, au premier rang desquelles les femmes, et plus généralement, les personnes libres qui aiment, entre autres, danser au clair de lune.
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Créée
le 26 août 2021
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