Ma deuxième rencontre avec Benoît Poelvoorde dans un rôle non-comique après le très bon Entre ses mains de Anne Fontaine. Il confirme son talent dramatique, faisant preuve d’une intensité que l’on devinait déjà dans ses rôles plus « légers ».
Autant dire que l’acteur fut la raison principale de mon déplacement, Inexorable partant d’un postulat on ne peut plus banal au premier abord : Un écrivain visiblement sur le déclin et sa femme éditrice s’installent dans la grande demeure du père récemment décédé, quand une jeune femme énigmatique fait irruption et menace ce fragile équilibre.
Les premières scènes du film et l’instauration de la tension laissent également anticiper un thriller assez classique, bien ficelé, efficace et vite oublié. Mais la singularité du film s’affirme petit à petit, laissant la place à une tension virant peu à peu à l’insoutenable, le tout brillamment orchestré. Bien que l’on en pressente rapidement l’issue, le film ne cesse de nous surprendre grâce à l’intelligence de sa mise en scène et sa force de suggestion.
Inexorable se distingue aussi par sa photographie impeccable et sa musique lancinante et étouffante, qui nous accompagne dans le cauchemar vécu par les personnages. On en ressort secoué, et impressionné par la maitrise dont fait ici preuve Fabrice du Welz.