Sous la houlette de Pablo Agüero, Les Sorcières d’Akelarre se montre être une proposition inégale entre richesse thématique et choix de mise en scène.

La mise en scène, parfois inspirée mais souvent erratique, vacille sous le poids d’un montage chaotique où les jump cuts, les cadrages incertains et les ellipses maladroites brouillent la narration plus qu’ils ne l’enrichissent. Ce qui aurait pu être une immersion captivante dans une histoire diablement entraînante ne conserve que son essence thématique.

Pourtant, dans ce cadre spatio-temporelle défini, baigné d’une nature onirique, où la forêt, la falaise et la mer semblent s’unir sous l’aura hypnotique du feu, surgissent des moments de pure poésie visuelle.

Quant à la narration, le film explore avec subtilité la fabrication de la vérité, où les juges, figures de pouvoir masculins, projettent leurs fantasmes et ceux de l'église sur les femmes pour justifier l'oppression et le maintien de l'ordre social.

Les accusées retournent cette narration contre leurs oppresseurs, utilisant le sabbat comme un espace imaginaire où elles échappent à la domination. Les chants et danses deviennent des formes de résistance symbolique. Les interrogations du juge, obsédé par les détails des prétendus sabbats, sexualisent et objectivent les accusées. Ce voyeurisme symbolise le désir patriarcal de posséder et de contrôler les femmes.

Au final, malgré quelques éclairs de génie et une dénonciation pertinente, le film reste en demi-teinte. Il caresse la subversion sans jamais l’étreindre pleinement, tâtonnant là où il aurait dû trancher, effleurant des thèmes puissants sans jamais leur donner la consistance qu’ils méritent.

cadreum
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le 7 déc. 2024

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