Petite cure de jouvence pour ce timbré de Alex de la Iglesia qui, après un précédent film bien trop sage et anecdotique, revient au cinéma juvénile et frénétique de ses débuts avec "Les sorcières de Zagarramurdi", sorte de "Guerre des Rose" à la sauce "From dusk till dawn".

Tout un joyeux programme en perspective, qui débute d'ailleurs sur les chapeaux de roue avec un casse musclé impliquant rien de moins que Bob l'éponge, Minnie Mouse, un soldat vert, l'homme invisible et Jésus Christ. Un bordel qui sert avant tout de prétexte au cinéaste pour illustrer une guerre des sexe avec une mauvaise foi parfaitement assumée, montrant les hommes comme de pauvres gamins lâches et apeurés pendant que la gent féminine se voit décrite comme particulièrement violente et hystérique, pour ne pas dire carrément castratrice.

Malheureusement, si le côté bordélique ne nuit jamais à l'ensemble (de toute façon inévitable chez De la Iglesia), le vide d'un scénario n'ayant plus rien de concret à proposer au bout d'une demie-heure pose déjà plus de soucis. De la Iglesia ne semble plus avoir grand chose à dire ni la force suffisante pour tout dégommer autour de lui, si bien que l'on se prend à regretter la rage furieuse qui émanait d'un "Balada triste de trompeta" certes limité dans sa vision mais diablement plus excitant.

Manquant singulièrement de folie et de cojones, "Les sorcières de Zagarramurdi" reste heureusement une petite comédie agréable à suivre, parfois drôle et d'une bonne humeur communicative, devant beaucoup à son sympathique casting, à un sabbat final réjouissant et surtout au plaisir infinie que procure la vision d'une flopée de sorcières se faisant kicker la face.

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le 24 mai 2014

Modifiée

le 24 mai 2014

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Gand-Alf

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