Les Sous-doués par Alligator
sept 2010:
Mazette, quel coup de vieux je prends dans la figure! En revoyant ce film, je mesure combien j'ai vieilli, comme la France a changé, combien ce film sent la naphtaline! Alors, certes, je ne crie pas au loup, ne lance pas l'hallali contre cet aspect du film mais disons que je le souligne parce que je ne m'y attendais pas, tout connement. J'aurais dû : je n'ai jamais tenu Claude Zidi en grande estime. A l'heure de vouloir montrer "L'inspecteur la bavure" et "Les Charlots" au marmot de ma petite famille, j'hésite, là, soudain. Quitte à ce qu'il devienne un ciné-geek autant qu'il passe par tous les stades de cette dégénérescence intellectuelle pour peut-être un jour, espérons-le, en réchapper.
Je me souviens.
Je me souviens que ce film fut un grand succès, que l'on a ri devant les facéties complètement irréelles de ces zouaves. J'étais enfant et regardais cette farce avec plaisir.
Aujourd'hui je suis beaucoup moins client. Comme souvent chez Zidi quand il dirige une troupe, son film apparait très vite comme une accumulation de sketchs plus ou moins liés à une vague trame scénaristique. Le plus ennuyeux pour le grand dadais que je suis devenu c'est que les gags sont lourdingues.
Difficile d'aller trouver là dedans de quoi se satisfaire. Il y a bien une scène où Michel Galabru en fait des caisses mais avec une jolie maestria et un phrasé qui n'appartiennent qu'à lui. C'est cette séquence où il apparait pour la première fois dans le film : il fait passer par des changements de tons assez drôles et superbement maitrisés un discours efficace pour présenter son personnage réactionnaire.
Daniel Auteuil quant à lui entame sa carrière sur les chapeaux de roues dans un rôle qui va lui coller à la peau. Lui aussi charge la mule, m'enfin le personnage étant extraverti, hâbleur, grandiloquent, c'est somme toute assez logique et compréhensible.
Reste une flopée d'acteurs que j'apprécie davantage sur d'autres productions (je pense ici à Hubert Deschamps, Maria Pacôme ou Raymond Buissières) et qui ici passent relativement inaperçus.
Bref je suis passé à côté de ce film. Point d'effet d'édulcorante nostalgie ou autre plaisir régressif conciliant pour sauver ce visionnage.