Avec Les SS frappent la nuit, Siodmak s’attaque « presque » au film choral tant il multiplie les personnages et points de vue. C’est l’un des premiers films qu’il réalise après son retour d’Hollywood. Cousin évident du M, le maudit de Fritz Lang, Les SS frappent la nuit raconte une banale enquête policière avant de concentrer sur un fou toute la violence d’un régime nazi assuré de son hégémonie.
Mais contrairement à Lang, Siodmak dépeint moins la montée d’un régime que son déclin, moins sa puissance que ses failles : Offrant à la fois un portrait civil de l’Allemagne durant la seconde guerre, qui ne reste pourtant qu’un décor, mais aussi celui d’un serial killer miroir des bourreaux du IIIe Reich, parfait révélateur de la violence nazie. Le film vaut essentiellement pour la scène de reconstitution du meurtre, pure investigation mentale.