Huit ans après Serial Noceurs, le duo Vince Vaughn et Owen Wilson se retrouve à nouveau en tête d'affiche pour Les Stagiaires, une comédie dans laquelle deux quadragénaires perdent leur emploi et tentent de décrocher un emploi dans la maison mère de Google à travers un stage. Le pitch promettait quelque chose de drôle, car nombreuses sont les situations qui pourraient être exploitées avec un tel sujet. Hélas, le film reste très conventionnel et n'arrive pas à réellement satisfaire le spectateur fan de comédies que je suis.
Pourtant, dans Les Stagiaires, il y a de nombreux points intéressants qui sont abordés. Par exemple, la recherche d'un emploi au 21ème siècle. Un des jeunes geeks du film le dit lui-même: même en étant diplômé, on n'est plus sur d'avoir un travail. Cela reflète bien la situation actuelle. Idem pour le duo principal, qui perd son emploi à un âge critique pour la recherche d'un emploi à notre époque actuelle. C'est un problème qui touche de plus en plus de monde: des sociétés font faillite, des milliers de personnes sont mises à la porte et certaines n'ont pas les capacités nécessaires pour s'adapter aux nouvelles entreprises. La très grande présence d'informatique dans tous les domaines est un handicap pour des personnes qui ne se sentent pas à l'aise avec la nouvelle technologie. Cela montre bien que même si l'évolution de la technologie est un grand atout, il peut être un problème pour des personnes qui n'y sont pas préparées ou qui n'ont pas eu le temps de s'adapter à une technologie qui ne cesse d'évoluer à une vitesse inquiétante.
Autre point que j'ai apprécié dans le film, c'est qu'il montre à quel point la vie en entreprise n'épargne personne. Alors oui, le film s'apparente à une pub de 2 heures autour de Google, mais quand on fait une pub, on essaie d'y inclure des éléments positifs. C'est ça qui fait vendre. Dans Les Stagiaires, on nous appâte d'abord en nous montrant à quel point travailler là-bas doit être génial, mais au final, parmi les nombreux stagiaires suivant la formation, seul un seul groupe en sort... Perso, je ne trouve pas ça très positif. Par ailleurs, pourquoi Google aurait-il besoin de se faire de la pub étant donné qu'il s'agit d'un service quotidiennement utilisé par des millions d'utilisateurs? C'est pas comme s'ils vendaient des vêtements ou des voitures... C'est pas non plus comme si le logo de Google n'apparaissait pas tous les jours sous nos yeux...
Hélas, quand on regarde un film comme Les Stagiaires, on s'attend à se marrer. Une comédie avec Owen Wilson et Vince Vaughn, c'est censé nous faire marrer, pas nous ennuyer. Et pourtant, c'est l'ennui qui prédomine lors du visionnage de ce film. Rares sont les gags drôles (le passage avec le professeur Xavier m'a bien fait marrer, mais après ça, je suis resté sur ma faim) et le scénario en lui-même suit un schéma déjà vu des centaines de fois au cinéma. Le film prend une direction trop clichée pour pleinement surprendre le spectateur. Sans oublier certaines scènes tirées en longueur (le match de Quidditch, le passage dans la boite de nuit), interminables et qui font baisser le rythme du film. Par ailleurs, les dialogues sont souvent très plats, et le fait de faire parler les protagonistes de manière rapide en leur faisant déblatérer n'importe quoi n'est pas drôle, on dirait presque une manière de cacher la faiblesse du film en y incorporant des éléments nerveux, histoire de garder le spectateur réveillé.
Et puis une chose qui m'a assez énervée, c'est le passage dans la boite de nuit. Non pas que des femmes se baladant seins à l'air me dérange (enfin en même temps, c'était peut-être pas le genre de scène à voir en famille...), mais c'est la réplique qu'on peut entendre juste avant qui m'a saoulé. Owen Wilson dit à un jeune qui est toujours planqué sur son téléphone portable que ces écrans, ce n'est pas la vraie vie (et là, je le rejoins entièrement). Ensuite, il montre des stripteaseuses de la main et dit alors au jeune: "tu vois, CA, c'est la vraie vie!". Et ça, c'était complètement con... Comme si la vraie vie se résumait à des femmes dénudées qui se trémoussent sur des obsédés bourrés. C'est pas plus vrai que de rester sur son smartphone.
Au final, j'en ressors avec pas mal de déception, car j'en espérais bien mieux de ce duo qui avait réussi à me faire marrer à plusieurs reprises avec Serial Noceurs. Disons que le film avait du potentiel, mais qu'il a très mal exploité le sujet pour au final nous servir un produit trop cliché sans une once d'originalité.