Revu 31.10.2018
Tension entre l'injonction parlée de n'y voir que des choses mortes, de nous interdire même le plus souvent d'y voir autre chose et entre le travail de l'image qui, peut ici ou là, au lieu d'être l'habituelle témoin de la mort au travail, se fait la résurrectrice des morts, même statufiés. Fascinant double mouvement qui donne toute sa vie au film, parole contre image, image contre parole.
Dans une autre partie, l'analyse la plus puissante du travail de destruction d'une civilisation sur une autre, dans toutes ses manifestations. Et ce vertigineux point d'interrogation à l'horizon du futur... que créer maintenant qui ne soit pas voué à détruire, soi ou les autres?
02.03.2016
Récompense majeure : 15 ans de censure
Un pamphlet tellement bien monté/pensé/articulé qu'il "mérita" 15 ans de censure dans une France colonialiste ou peu encline à saisir certaines conséquences de sa politique.
Le texte de Marker glisse de façon implacable (car non forcée) de la mort de l'art à la mort des civilisations, ne nous laissant que la culture: cendres de ce qui jadis brûla du feu de la vie (la thèse est un peu plus complexe que cela).
Montage qui suit parfaitement le texte et qui renouvelle alors complètement l'exercice "didactique" en un flux poétique et inventif.
Les petites princesses meurent aussi laissant un point d'interrogation jusque sur nos écrans de cinéma...