Si j'ai bien compris il s'agit là d'un premier long-métrage pour ce réalisateur, et mon ressenti global est assez positif.
Nous suivons l'histoire de Samuel, un père de famille endeuillé depuis le décès de sa femme, dans un accident de voiture alors qu'il conduisait celle-ci. Malgré ses proches et notamment sa jeune fille, il semble vidé, et avoir abandonné l'idée de se reconstruire. Retournant au chalet en Italie, non loin de la frontière avec la France, là ou semble s'être déroulé l'accident, il y rencontre Chehreh, réfugiée Afghane qui cherche à passer la frontière. Il va alors, par un concours de circonstances, chercher à l'aider, par bonté mais également dans une forme de tentative de rédemption, étant pris d'un fort sentiment de culpabilité suite à l'accident de voiture ayant couté la vie à sa femme.
Si, comme je l'ai précisé en début d'avis, j'ai apprécié le film, celui-ci s'avère pourtant inégal. J'ai apprécié les différents messages que le film nous fait passer sur l'être humain, au travers de l'immigration, de la haine, du deuil, de la résilience etc. La rencontre entre ces deux personnes que la vie n'a pas épargné, mais qui ont fait face de deux manières radicalement opposées à ses épreuves, permet d'aborder le propos du film de manière assez organique, naturelle. L'une ne se résigne pas et continue, c'est le mot le plus clair, quand l'autre s'abandonne. Cependant, cela ne fonctionne pas à plein temps, et ce sont là les moments les plus inégaux, même si malgré cela, le film m'a touché.
Niveau personnages, Samuel et Chehreh sont réussis, on s'y attache, et ils sont bien interprétés. Petit bémol sur le côté parfois trop mutique de Samuel, mais également sur les trois connards de chasseurs d'immigrants. J'ai adoré l'idée d'exploiter ce type d'antagonistes, mais j'ai trouvé qu'ils étaient moins bien interprétés et manquaient un peu de profondeur (notamment des scènes clichées ou ils rient de leurs horreurs parce qu'ils sont méchants).
Pour le reste, l'ambiance sonore colle très bien et sert l'immersion, l'image est belle, les scènes d'extérieur sont très réussies, et on souffre pour nos deux protagonistes, c'est une vraie réussite. Mais la plus grosse réussite du film, pour moi, ce sont les scènes de tension, de plus en plus puissantes. La première rencontre entre la motoneige des fachos et nos (enfin notre, Chereh s'étant planquée) héros, le refuge, et, surtout, dans l'hôtel abandonné. Je n'ai d'ailleurs pas pu m'empêcher durant celle-ci, en plus d'en apprécier bien évidemment la qualité, de me dire que ça collerait très bien avec ce que je pourrais attendre d'une adaptation live de The Last of Us. Je me sens obligé de souligner ce petit ressenti car il m'a vraiment collé.
J'ai donc vraiment apprécié le film, même si certaines maladresse au niveau de la narration et du drame viennent légèrement ternir l'ensemble.