Attention, cet avis comporte ce genre de spoilers :
alors non, tous les « migrants » ne sont pas des cambrioleurs. Ou alors c’est qu’ils ont vraiment besoin de ce qu’ils volent.
De quoi ça parle ?
Un homme qui vit de la solidarité nationale car abonné aux arrêts maladie part à la montagne en Italie dans sa résidence secondaire. Là-bas il croise la route d’une clandestine et décide de l'aider à passer la frontière vers la France afin qu’elle aussi puisse vivre de la solidarité nationale. Mais 3 patriotes qui en ont marre de payer la solidarité nationale pour les autres veulent les arrêter.
Et alors ?
La bande-annonce semblait promettre un triller menaçant en haute montagne, au bord du précipice, « Un western contemporain » signe même télérama sur l’affiche…Si seulement.
En fait le film est une promenade étonnamment plate sur les sentiers d’un récit ultrabalisé. Les enjeux sont minimalistes, le cas de conscience du héros et toute sa caractérisation (après une longue exposition) fond en un peu moins de 10 secondes (et la raison est une grosse facilité de scénario), les méchants sont vraiment très méchants (et très idiots) et la clandestine est idéale. Le récit alterne paresseusement entre scènes de crapahutage dans la neige, scène de rapprochement entre les héros et scène de surgissement de la menace. C’est donc ça un western, une enfilade de stéréotypes filmés dans de grands espaces ?
On est loin d’une traque intense. C’est dommage parce qu’il y a des choses à dire sur les passeurs, leur courage, leur réseau et leur relation conflictuelle avec l’Etat. Il y aurait moyen de faire un vrai western assumé sur les migrants, figures mythologiques contemporaines particulièrement clivantes. Mais juste filmer des paysages grandioses et des acteurs magnétiques en gros plan, à longue focale paraît un peu court pour prétendre au western. Eparpillé entre bienpensance sociale, thriller et très occupé par la rédemption de son héros, le film ne trouve jamais le bon rythme, celui qui nous captiverait.