Les Témoins par LioDeBerjeucue
Déjà, merci à Arte pour le Replay.
Un truc m'a crispée dès les premières images : Emmanuelle Béart et sa face de canard, dont la voix off ponctue le film en décrivant ce qui se passe à l'écran "Ils vont faire de l'avion et ensuite s'étreignent sauvagement et maladroitement dans la forêt" -> Prises de vues d'un voyage en avion et de deux hommes qui s'étreignent sauvagement et maladroitement dans la forêt.
J'ai horreur de ce genre de procédé au cinéma, ça m'avait déjà gâché Jules et Jim.
Y'a t il une liste "Cette voix off est inutile ?" sur Sens Critique ?
Le grand talent de Téchiné c'est de filmer en 2007 comme s'il filmait en 1984, certains plans c'était vraiment l'année des méduses, la scène du bar, Marcia Baila, les fringues des mecs reconstitution historique de foufou, j'ai plutôt adoré. Sa façon de filmer la banlieue de Paris m'a aussi rappelé "la fille du RER" ha ben tiens, bingo, même réalisateur, je ne m'en souvenais plus, je viens de regarder sur wikipédia pour vérifier.
Les acteurs : Michel Blanc est tellement bon, les garçons sont tellement beaux et désespérants, Julie Depardieu est tellement paumée et tellement froide. Y'a quand même un gros problème avec Béart, et puis son prénom dans ce rôle, qu'est ce que je peux détester ce prénom. C'est dommage, parce que nulle autre n'aurait pu interpréter ce rôle, mais elle ne donne rien, elle retient tout, limite elle nous crache à la gueule, ça me consterne. Despentes l'a beaucoup mieux dirigée, dans le même genre d'interprétation.
La patte Téchiné, donc. Je ne sais pas si j'aime ou pas, ça me laisse toujours un vague sentiment d'ennui confortable et pourtant le propos est fort bien traité, un petit groupe d'amis est touché par une épidémie qu'on ne connait pas, c'est limite post apocalyptique, il y a ceux qui agissent, ceux qui fuient, ceux qui se battent, ceux qui baisent à couilles rabattues, ceux qui sont lâches, ceux quis e cachent, ceux qui se résignent, ceux qui regardent, ceux qui témoignent, ceux qui s'en foutent.
On fait forcément partie de ceux là, un jour ou l'autre, face au SIDA. Il a su saisir ça, en faire un instantané sur une année.
C'est épatant, en fait (ma note monte au fur et à mesure que j'écris cette critique).