L'histoire du film prend racine dans un massacre qui a eu lieu en 1945 en Autriche (fictif mais inspiré par d'autres exactions nazies). Bien des années plus tard, un historien et chercheur israélien, juif orthodoxe, tente de retrouver la fosse commune où sont enterrées 200 victimes. Sujet austère s'il en est et Les témoins de Lendsdorf traite de cette quête avec minutie l'accompagnant d'un thème plus intime, celui de la judéité du personnage principal. Que le film soit d'une grande sécheresse de ton, cela peut s'entendre mais en revanche il est assez peu explicite sur les tenants et aboutissants de cette enquête douloureuse où les quelques survivants ou témoins de l'époque préfèrent l'oubli à la parole. Les témoins de Lendsdorf est un film sur le déni, sur la mémoire et surtout sur la recherche de la vérité, sentiment vécue jusqu'à l'obsession par l'historien qui y mêle de façon maladroite le passé de sa propre mère. Le film d'Amichai Greenberg est digne et pudique, cela est incontestable, mais un peu trop englué dans sa propre problématique au point de négliger de s'ouvrir un tant soit peu auprès de ses spectateurs.