Un film qui ouvre des pistes de réflexion intéressantes : sur la mémoire, le déni, l'identité. Mais aucune de ces pistes n'est poussée suffisamment, ce qui fait que le film ne décolle jamais. D'où une impression mitigée en sortant de la salle.
Quelques beaux plans, comme ces petites silhouettes au-dessus des livres, les plans du grand bâtiment de l'Institut, un plan d'immeuble lorsque Yoel dit à son neveu (ah, c'était son neveu ?) qu'il est "un bon gars". Une belle scène, où Yoel est filmé au ras d'une table au bout de laquelle se trouvent deux religieux - la caméra le cadre ensuite entre deux murs, puis il quitte la salle et le plan s'attarde sur les livres. Joli, ça. Les scènes où le neveu psalmodie la Torah (assez fascinant : les musulmans font le même travail sur les intonations, les durées, avec le Coran). Et puis la scène dans le café, où sa mère ne répond rien quand Yoel lui met les faits devant le nez : touchant.
Il y a aussi la musique, énigmatique, jouant sur la quinte, la sixte et la septième, par petites touches. Elle créé une atmosphère aérienne, assez envoûtante.
Donc, quelques qualités, un film fort honorable, mais qui, je le crains, ne me laissera guère plus qu'un souvenir fugace.
6,5