Ce film dénonce plein de choses, en particulier les mensonges et le double langage des politiques mais surtout le fait que pole emploi est souvent inutile et consiste plus à diminuer le nombre de chômeur que le chômage par des magouilles comptables (radiation, formation bidon, catégorie de chômeur à la définition variable...), et quand il diminue réellement le chômage c'est qu'il a embauché lui même. Et dans une agence où cette mission de radiation a été tellement efficace, la logique est que l'agence devient inutile et qu'on va mettre au chômage les conseillers devenus obsolètes.
Il y a quelque chose de vraiment jouissif au premier abord dans ce film pour qui est déjà allé chez Pole emploi. Voir qu'enfin ces gars dont on se demande toujours comment ils en sont arrivés là, se retrouvent du côté du bureau où ils sont le plus compétent. Qui a eu envie de leur prendre le clavier des mains me comprendra. Qui ne s'est jamais demandé pourquoi ce ne sont pas ces glandus qui devraient être à notre place ?
Rien que le tout début du film où on entretient la confusion pendant quinze minutes sur le fait que ces trois désoeuvrés sont conseillers et pas chômeurs est révélatrice sur les intentions du réalisateur. Puis les sketchs montrant comment le trio accueille les gens puis comment eux même sont accueillis dans l’autre agence avec un professionnalisme en dessous de tout dans l'optique de l'objectif affiché et pas réel de l'agence.
Passé ça, rien de très marrant pour cette comédie une fois épuisés les blagues faciles de la bande annonce (trois-toit, la manutention..), plutôt une satyre sociale assez originale qui ne va pas dans le complaisant habituel vu qu'on dénonce les politiques, l'agence et ses employés, les profiteurs et les déclarés inaptes. Mais pas les cibles habituelles des délocalisations, du vilain capitaliste et de l'immigration.
Le duo Dubosc - Zylberstein fonctionne bien. De maison est de trop comme souvent.