Troisième volet des tortues ninjas adolescentes.
Le scénario n'est pas terrible, il accuse beaucoup de chutes de rythme. Le concept de voyage ne semble pas très approfondi : par exemple, on ignore pourquoi le walkman passe la barrière du temps mais pas les vêtements (enfin ça dépend des moments) ; en plus on ignore si celui qui échange sa place avec April a conservé ses sous-vêtements à elle ou pas. En contre partie il y a des idées un peu bêtes qui font sourire, comme à la fin lorsque les tortues sont encerclées et qu'elles ne cherchent plus vraiment à se défendre ou à fuir lorsqu'on propose de leur tirer un boulet de canon. Les dialogues sont très bêtes aussi, ce qui, à nouveau, prête à sourire : quand le rat géant se souvient, par exemple, d'une phrase dite par une tortue, le flashback sonore est quand même répété deux ou trois fois, sans doute parce qu'ils avaient peur que les gosses venus voir le film ne soient pas assez attentifs à ce moment du film.
La mise en scène est plus cheap que les précédents films. Les tortues et le rat géant sont un peu moins bien que dans le 2 qui était le top de la saga à ce niveau là ; ce n'est pas non plus honteux, mais on sent que les visages offrent moins de possibilités en ce qui concerne les expressions faciales (cela se remarque surtout au niveau des clignement d'yeux); heureusement, leur design est assez expressif pour s'en tirer ; le plus étrange, ce sont les taches, déjà présentes dans les précédents volets, mais qui font penser ici à une sorte d'acné purulent. Les acteurs ont l'air de s'amuser comme des petits fous ; en fait, le film a clairement été calibré pour les gosses, ça respire donc l'enthousiasme et la bonne humeur (renforcé en plus par la voix de Tintin aka Thierry Wermuth). Le découpage est digne d'une série télé, ça se ressent avec les plans aériens : les grues ne vont vraiment pas très haut et le village montré est tout cheap.
Il était question de faire un numéro 4 avec deux idées majeures en tête : poursuivre la mutation des tortues (apparemment ça a été repris dans la série animé) et ajouter une cinquième tortue qui aurait porté le nom du créateur en hommage (ça a été repris dans la série animée aussi, sauf que la cinquième est une fille et porte le nom de Venus de Milo, ce qui peut être considéré un brin sexiste, puisque les autres tortues portent le nom d'un artiste, pas d'une oeuvre d'art (après, je sais que la femme n'est jamais qu'une côte d'homme). Le quatrième volet a finalement été abandonné, quel dommage !
Bref, ce troisième volet n'est pas bien terrible, mais il fait sourire à plusieurs reprises pour son côté fauché, quelques idées absurdes et un enthousiasme résistant à toute épreuve.