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Les Traducteurs, ce n’est que structure, dédale de fausses pistes qui s’enchaînement piteusement et s’emboîtent laborieusement, jusqu’à une sensation de satiété, de trop plein, de déglutition pénible avec moult haut-le-cœur.
Assis sur leur chaise ou pendus au plafond, percés d’une balle qui ne traverse que le temps perdu, les personnages s’agitent comme des poissons dans un bocal qu’on saupoudrerait de mort-aux-rats. Le long métrage fait sien un thème – le best-seller, sa diffusion de masse, la question de sa valeur littéraire et de celle que les traducteurs font émerger ou étouffent sous les coups répétés de leur plume malheureuse – sans que ce thème ne le conduise à interroger sa propre valeur artistique : quel sens revêt ici le geste, quelle réflexion sur l’image ou sur les mots ? Les séquences se suivent, se ressemblent ; elles sont recouvertes de nappes musicales hétérogènes ; elles sont agencées un peu n’importe comment. La fabrique du mystère liquide ses stocks selon des schémas prototypiques et condamne les acteurs à des rôles unidimensionnels et dépourvus de profondeur véritable. Alors, certes, le spectateur s’avère incapable de prédire les retournements scénaristiques à venir. Mais arrivé à ce point de non-retour qu’atteint rapidement le long métrage, il n’en a que faire.
Quoi de mieux, pour résumer Les Traducteurs, que cette question frontale que pose l’auteur (ou prétendu auteur) de la saga à son éditeur véreux : « t’as perdu tout sens de l’humain ? de la création ? ». Le film pose la question, et y répond de lui-même.
Créée
le 5 mai 2020
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