7ème classique d'animation Disney: Les Trois Caballeros (1944)
On continue notre exploration des bas-fonds de Disney ! Durant cette "période de guerre", nous avions vu que la firme de Mickey se contentait dorénavant de réaliser des anthologies de courts-métrages suivant un fil rouge plus ou moins marqué afin d'obtenir des longs-métrages. Ces anthologies sont bon marché à produire et permettent enfin à Disney de gagner de l'argent durant cette période difficile où leurs productions ne peuvent plus sortir en Europe...
Les Trois Caballeros est la suite de Saludos Amigos, exploration du continent Sud-Américain censée créé des rapprochements diplomatiques entre les USA et de potentiels nouveaux partenaires dans la lutte contre le Nazisme. C'est du sérieux, Walt Disney en personne ayant été approché par le gouvernement américain pour créé cette douce propagande de type "soft power".
Si Saludos Amigos restait agréable grâce à sa brièveté, on a droit cette fois à plus de 70 minutes de délires frénétiques virant de plus en plus vers le psychédélisme jusqu'aux interminables séquences finales qui ne sont plus que des tourbillons de couleurs, de hurlements et de musique...
S'il y a un semblant d'histoire tournant autour de l'anniversaire de Donald, on oublie bien vite toute cohérence narrative dans le but de mettre en avant une avancée technique qui représente, il est vrai, le principal atout du film: l’interaction entre des toons et des humains ! C'est tout simplement le premier long-métrage proposant un tel mélange, faisant de ce film le vénérable ancêtre des "Mary Poppins" et autres " Qui veut la peau de Roger Rabbit ?"
Le film est donc resté dans les annales historiques pour ce tour de force technique mais sûrement pas pour son ambition artistique qui se résume à jeter des séquences de plus en plus hystériques à la figure des spectateurs. A noter également les mauvaises critiques de l'époque dues en partie au fait que Donald devient dans ce film un véritable obsédé sexuel perdant toute contenance à la simple vue d'une femme. Et comme il ne porte pas de pantalon, je vous laisse imaginer le carnage de ce prédateur sexuel !