Quand il faut rester inconnus

Dix-huit ans après le succès de leur premier long-métrage, les Inconnus reviennent pour suivre eux aussi la mode du "Vingt ans plus tard", projet plutôt casse-gueule qui ne marche jamais (voir 18 ans après, Les Bronzés 3, Indiana Jones et le Royaume des Extraterrestres Numériques pour s'en convaincre...). Et alors que leurs carrières respectives battent de l'aile depuis des lustres, on attendait de pied ferme ce comeback inespéré. Malheureusement, Les Trois Frères 2 est une déception que le tabassage médiatique n'a pas sauvé...

Car même si on le savait déjà, les Inconnus n'ont plus le même humour qu'à leurs débuts et tous leurs longs-métrages suivants n'ont pas eu le même succès que les cultissimes Trois Frères : entre un Pari rigolo, un Extra-Terrestre ringard et des Rois Mages aux retranchements de la facilité, on ne peut pas dire que les ex-comiques du petit théâtre de Bouvard aient réussi à s'adapter au XXe siècle. Pour cette suite, nous retrouvons donc nos demi-frères encore une fois éloignés, encore une fois rapprochés par leur mère et encore une fois au cœur des emmerdes.

Quasi-remake du film original, ce Retour en reprend donc les grandes lignes à la sauce 2014 en modifiant deux/trois détails mais les quelques nouveautés ne trompent personne : les frères Latour sont des has-been, reflétant leurs interprètes. On prend les mêmes et on recommence : Pascal nous refait le coup du businessman soumis, Didier celui du profiteur philosophe et Bernard le paumé qui vit dans sa roulotte. Un reliquat de leur mère à payer, l'arrivée de la fille de Bernard (interprétée par Sofia Lesaffre, irascible en beurette des cités), des situations déjà vues et une réalisation mollassonne digne d'un téléfilm... Quel retour !

Le scénario, tout de même rocambolesque, manque cruellement de punch, la faute à une mise en scène pauvre et à des scénettes franchement ratées qui consistent pour la plupart à ressasser les vieilles recettes comme l'arrivée bordélique des deux trublions chez Pascal, l'apparition d'un enfant-surprise, Bernard qui se travestit (un grand classique), le passage éclair à une émission TV et même l'absorption de drogue pour un résultat bien moins fendard que dans le premier opus... Bref, on a l'impression que le trio tourne en rond et n'arrive plus à nous faire rire. Quelques sourires et deux/trois ricanements sauveront les meubles mais dans l'ensemble, on a honte pour les Inconnus, comiques de bas étage qui ne font aujourd'hui plus rire personne.