Je les aime, ces mecs. Peu importe la tournure qu'à pris la carrière de chacun, je ne peux enlever de mon esprit la palanquée de fous rires qu'ils m'auront procuré à travers leurs nombreux sketchs et avec leur premier film, l'infiniment sympathique "Les trois frères", carton surprise à sa sortie. Leur réunion tardive n'était cependant pas pour me rassurer, ayant encore en mémoire l'infâme "Les Bronzés 3".
Entre une mise en scène sentant le téléfilm France 2 à plein nez et un scénario reprenant l'intégralité des ressorts comiques du premier volet, "Les trois frères: Le retour" part déjà perdant dès le départ. Mais contrairement à un "Dumb and dumber De" (pour prendre un exemple récent), qui accusait les mêmes défauts mais qui parvenait tout de même à être drôle les trois quarts du temps et à ne pas se fourvoyer, le nouveau film des Inconnus plonge tête la première dans le syndrome "Les Bronzés 3".
Non seulement les gags sont poussifs, jamais drôles et dénués du moindre rythme, mais le film est en plus de ça affreusement plombant, voir sinistre, tant ses personnages autrefois si attachants sont devenus détestables, pauvres épaves courant après une seule chose: le pognon. Aucune évolution dans leur comportement, et les seconds rôles n'arrangent pas l'affaire, le film multipliant les clichés honteux (la fille cacaille est insupportable) et frôlant plus d'une fois la vulgarité la plus crasse.
Alors que "Les trois frères" parvenait à être touchant dans sa démarche naïve de satire envers une société inhumaine, cette suite n'essaie même pas de taper là où ça fait mal (alors qu'il y aurait énormément de choses à dire), jetant rapidement aux orties toute contestation pour se focaliser sur un humour pachydermique et des retrouvailles désespérantes.
Le plus triste dans toute cette histoire, c'est que le film fini par entrer en résonance avec sa propre conception, les personnages ne cessant de se répéter qu'ils n'auraient jamais du se retrouver les uns les autres. Ca me fait chier de l'avouer, mais ils avaient raison.