Bon, malgré une absence totale d’attentes de ma part et quelques à-priori, je suis allé découvrir ce film après La belle et la bête, donc après une relative déception, et sans mauvaises intentions. Hélas, la qualité n’était pas vraiment là. Les inconnus reprennent donc leurs registres, à savoir les clichés sociétaux qu’ils exp(l)osent avec une certaine joie, et une absence de subtilité qui correspondait bien à leur style (pour rappel, leurs sketchs étaient vulgaires, mais pas dénués d’intelligence). C’est dans la caricature qu’ils ont toujours excellés, aussi, ils reprennent cette activité avec une certaine énergie. Hélas, leurs caricatures ne touchent pas, ou alors tapent sur des icônes facilement identifiables. Vomissant sur les banques par des plans de pancartes tronquées (dont la redondance finit vraiment par peser), crachant sur les bobos, sur les dealers, sur la télé ou agressant l’image des familles musulmanes de banlieue, les inconnus peinent à trouver une contenance au-delà des gags qu’ils enchaînent. Ca n’empêche pas de rire à plusieurs reprises de leurs imbécilités (ils ne sont jamais aussi bons que quand ils s’engueulent), mais tout cela a un peu un goût de déjà vu. Ou simplement que la lourdeur finit par peser. On en prend vraiment conscience avec le dernier acte du film, mettant en scène une famille de riches beaufs installés à Aubagne qui se révèlent racistes et inconsistants, qui ne dénonce rien (les clichés sont trop gros) et qui part en roue libre, sans que le délire nous intéresse outre mesure. Le cabotinage est marrant, mais l’intérêt incertain. Et c’est surtout assez malhonnête de voir tous ces clichés visiblement dénoncés alors que le personnage secondaire principal est une reubeu sortie des banlieues qui cumule absolument tous les clichés (teigneuse, rebelle, qui parle en verlan, qui deale de la beu et vient taxer du fric à ses parents) mais qui est toujours perçue comme un personnage sympathique et sensible (alors qu’elle est l’antithèse de Michael dans l’original). D’ailleurs, dans le rayon de la médiocrité, il revient faire un petit tour, permettant d’amorcer la petite douceur finale qui vante l’idée de vivre en aimant et non pas pour l’argent (après lequel courent tous les personnages du film). Un petit aparté guimauve vite chassé par la reprise des gags et une conclusion un peu too much, mais bon, on n’est pas vraiment surpris. L’art de la caricature ne sera pas ce qui sauvera Le retour des 3 frères de la débâcle, malgré quelques séquences où on retrouve les inconnus qui nous avaient marqué. C’est évidemment meilleur que L’extra terrestre ou les rois mages, mais comparer des kilos de plomb avec de la merde ne va pas lui donner plus de valeur pour autant.