Sans patates...

Le retour des Inconnus était attendu au tournant, et le mot est faible ! Le poids sur leurs épaules est lourd. Peut-être, justement, ont-ils décidé de faire une suite de leur petit chef d’oeuvre qu’est Les 3 frères pour s’appuyer sur une base que tout le monde connaît. Sur des personnages drôles, bien travaillés, et surtout complètement à l’ouest, qu’on a pas vu depuis des lustres. Alors qu’est-ce qu’on retrouve dans cette suite quelques 19 années après ? Un film réussi et loupé en même temps.

Réussi dans l’évolution des personnages. Ils sont restés les mêmes, toujours cons et en manque d’argent, qui ne comprennent toujours rien au système. Ils sont réunis une nouvelle fois par leur mère, leur laissant non pas des sous, mais des dettes. Et fauchés comme ils sont, la partie n’est pas gagnée. Réussi aussi car on rit. Certains gags sont très bien trouvés, d’autres font mouche (surtout quand ils sont cruels), et les multiples clins d’oeil à leurs sketchs ou même au premier volet font extrêmement plaisir.

Mais il y a de sérieux hics. A commencer par le rythme. Tantôt mou du slip, tantôt hilarant, des segments entiers auraient pu être raccourcis tant ça n’apporte rien, limite nous ennuie. Ce qui amène au second, et sûrement plus important, point noir : le manque de folie. Ils sont souvent dans la merde, mais ça ne va jamais assez loin. Les péripéties finissent par perdre de leur dynamique car réglées en deux temps trois mouvements. Peut-être assagi avec l’âge, aller savoir, mais Les Inconnus n’osent pas mettre leurs personnages dans des situations trop extravagantes, ou n’osent pas aller au bout de leur idée. C’est terriblement frustrant.

Dernier point, ils essayent tant bien que mal à faire revivre des scènes du premier film, mais sans réellement assumer de les refaire. Bernard Campan et Didier Bourdon se retrouve encore une fois drogués, mais là où la scène des 3 frères était mythique et bien poussée, celle-là passe gentiment, ne dure que deux ou trois minutes, et on pourrait même trouver qu’ils font peine plutôt que rire. C’est rageant quand on connaît le talent incommensurable de ces trois artistes.

POUR LES FLEMMARDS : Les Inconnus n’ont peut-être pas réussi à trouver le juste milieu entre hommage et redite du premier volet. On rit, mais malgré le talent indéniable qu’on retrouve dans beaucoup de gags, ça manque clairement de folie.