Redécouvert sur Arte hier dans une copie restaurée en 4K d'une pure beauté, ce thriller de 1975 m'est apparu particulièrement "moderne". J'ai eu l'impression de voir un parent proche des plus récents JASON BOURNE : couleurs hivernales, solitude du héros désemparé, rythme haletant, le tout sous l'œil d'une CIA nébuleuse et déshumanisée. A l'opposé de l'exotisme sexy d'un JAMES BOND de la même époque.
Mise en scène, interprétation et écriture sont soignées. Redford est impérial. Alors de quoi se plaindre ? Sans doute avant tout d'une amourette peu crédible et soudaine avec Faye Dunaway, rencontrée par hasard dans NYC... Elle conduit le 4x4 rouillé le plus reconnaissable de la ville, quand Redford cherche à disparaître... Et tombe dans ses bras comme dans un roman à l'eau de rose. Dommage. Heureusement, son personnage devient ensuite une alliée précieuse, et ne se cantonne pas jouer les princesses en danger.
Jusqu'au final, ce film très "Hitchcock" incarne la paranoïa des années 1970, lorsque les technologies de surveillance ont commencé à devenir des armes de manipulation massive.