Hollywood est gagné à son tour par les idées contestataires, les citoyens américains en proie aux interrogations et aux doutes quant au fonctionnement de leurs institutions. L'Assassinat du président John Kennedy, de son frère Bobby puis de Martin Luther King, lutte pour les droits civiques, enlisement au Vietnam, contestation universitaire, manifestations hippies, mensonges du président Nixon qui trouveront leur point d’orgue au moment de l’affaire du Watergate
L’époque est dorénavant aux remises en cause politiques et à la méfiance tout azimut ; la paranoïa devient pour un temps le sentiment général.
Et donc ce film s'inscrit tout naturellement dans cette mouvance " le thriller politique des années 70".
Sydney Pollack livre un film d’espionnage ou l'on se sent oppressé, l'identification à Joe Turner, merveilleux Redford, héros malgré lui du film vont se heurter au mur de l’incompréhension et du mensonge d’état.
On souffle un peu grâce a l'apparition du personnage féminin, joué par la mystérieuse et fragile Faye Dunaway. Mais cela ne dure pas car Joubert joué par Max Von Sydow, qui prête ses traits et sa stature à l’ineffable tueur , est parfait dans la peau de ce personnage énigmatique et menaçant et cynique et le responsable du bureau de New York joué par Cliff Robertson, est l’exemple type du haut fonctionnaire omnipotent dont on ne sait jamais de quel côté il se trouve.
La narration, limpide, est portée par un rythme lent avec le soutien de la musique presque minimaliste et aux accents jazzy de Dave Grusin