Les Trois Mousquetaires étaient quatre ?!
Ce n'est pas être nostalgique que de dire que les meilleures versions des Trois Mousquetaires et de Robin Des Bois sont probablement parmi les plus anciennes, c'est confirmé ici. Il fut une époque où réaliser un film impliquait de respecter le spectateur, on travaillait donc avec soin, c'était le fameux âge d'or d'Hollywood.
Tout ici est fait pour emporter l'adhésion, même si on sent que beaucoup de choses reposent sur les épaules de Gene Kelly et de Lana Turner qu'il en fallait plus pour impressionner. Il faut dire que c'est un peu de leur faute, lui est comme toujours bondissant, rafraichissant, il a une classe folle, elle est délicieusement venimeuse, manipulatrice et considère son entourage comme composé d'insectes entièrement au service de ses intérêts.
Avec un grand classicisme (c'est ce qui est bon), on enchaine les complots, scènes d'escrime et baisers langoureux. Il y a de la fougue, du panache et le fameux grand souffle épique. Gene Kelly y est pour beaucoup, sautant et bondissant dans les recoins du décor pendant près de deux heures. Incontestablement, ses talents de danseur réapparaissent dès qu'il se bat à l'épée et c'est un régal de le voir tourner en dérision les troupes de Richelieu, un Richelieu malfaisant campé par un excellent Vincent Price tout en retenue, suggérant avec fiel toute le mal dont il est capable pour arriver à ses fins.
Alors peut-être suis-je nostalgique mais quand on imagine ce que pourrait bien être la dernière version des Trois Mousquetaires réalisée par Paul Anderson et sortie en 2011, on se dit que décidément Dumas n'a pas fini de se retourner dans sa tombe. Heureusement donc qu'il existe ce film pour rendre hommage à son oeuvre.