Les Trois Mousquetaires... with a cup of tea, please !
C’est un peu triste à dire mais l’image qu’on a tous de Richard Lester est celle d’un réalisateur un peu moyen. On pense à l’inégal Superman II (revisité d’ailleurs par Richard Donner), au très mauvais Superman III ou encore à des films pas franchement passionnants comme Terreur sur le Britannic. Mais il s’avère que le père Lester, c’est un peu plus que cela. Réalisateur du film des Beatles, Quatre garçons dans le vent, il est estampillé « so British ». Et c’est avec ce même tampon qu’il réalise l’adaptation de la plus connue des œuvres de Dumas, Les Trois Mousquetaires, désormais connue pour avoir été transcendé par l’adaptation visionnaire du grand Paul W.S. Anderson.
Blague à part, il est étonnant de constater que la vision « so British » de Lester sied aussi bien que cela à l’œuvre de Dumas. Parce que oui, tout est very British. On a cet humour Britannique de l’absurde, parfois un peu graveleux (en même temps, qui ne serait pas un peu graveleux devant l’opulente poitrine de Raquel Welch ?), moins saturé que l’humour des Monty Python mais assez drôle tout de même. Il y a vraiment quelques touches de grand n’importe quoi, et si on y ajoute une mise en scène assez sympathique qui offre des combats rythmés jouant eux aussi sur l’absurde, on a de quoi être content.
On peut toujours déplorer une réalisation basique qui n’exploite pas à fond la mise en scène proposée, et une esthétique pas franchement travaillée, typique du laisser-aller en terme de photographie lors des années 70 qui cherche à s’échapper de la rigueur des années 50 et 60. Bon, ça n’entache pas spécialement le film pour autant, et puis je pense que ça n’est pas pour cela que le film donne envie.
Car oui, la grande force des Trois Mousquetaires, c’est son casting. On est en présence d’un Michael York à la recherche de charisme et relativement pénible, mais le film a l’intelligence de jouer dessus plutôt que tenter de le rendre badass. Tant mieux. Tant mieux car de toute façon, le charisme des mousquetaires est absorbé par l’énigmatique Oliver Reed, et je trouve que c’est la classe. Cerise sur le gâteau, Charlton Heston en cardinal de Richelieu, c’est la méga-classe über-badass. Ajoutez à cela Richard Chamberlain en Aramis, Christopher Lee en Rochefort, Jean-Pierre Cassel en Louis XIII, Faye Dunaway en Milady et j’en passe, vous comprenez le potentiel du casting. C’est très bien vu, tous les acteurs collent parfaitement et s’en donnent à cœur-joie. C’est jouissif.
Du coup c’est un film qui se regarde très agréablement et devant lequel on prend un plaisir de coquin. C’est drôle et rythmé, puis on se remémore agréablement en regardant le film ce dessin-animé que nous regardions étant petit, Albert le cinquième Mousquetaire. Je valide !