"Je suis D'Artagnan de Gascon ! Que je trépasse si je faiblis !"

Sympathique. Plutôt sympathique. Les 3 mousquetaires, avec son premier volet, est un dyptique digne des Avengers français, pour relancer les salles et ramener le public pré- covid.

On a le cocktail français, en mission pour relancer l'économie du cinéma français : Pathé et Seydoux en tête. Une grosse production française de 36 millions d'euros. Martin Bourboulon qui tient la barque après son Eiffel tiédasse mais qui a du rassurer les financiers comme les producteurs qui le voient comme un bon manager qui sait tenir un film. Un casting 4 étoiles, avec Cassel, Duris, Marmai, Green, Krieps, Civil, Garrel, et bien d'autres seconds rôles tous triés sur le volet.

Sur le papier, alléchant. Voire très alléchant. Une date en avril bien amené. Et une bande- annonce qui donne envie de voir l'ensemble. ça a l'air pas mal.

Et bien c'est exactement l'impression que donne ce premier volet. Moyen, sympathique. Le genre de film de cape et d'épée à la Netflix, qui passerait gentiment le dimanche soir sur TF1.

Vu le nombre de grosses productions françaises qui se cassés la gueule depuis de nombreuses années, on peut être rassuré, c'est un film bien fait. Certes la lumière et la photographie sont très hasardeux, vraiment trop noire ou trop mal agencé, et le scénario a de petits trous un peu agaçants. La musique est pas mémorable, mais bien fait le travail.

C'est bien cette dernière expréssion qui résume tout le film, du bon travail bien fait : une belle direction artistique, de jolis costumes, des scènes d'action très immersives, un Civil énergique qui donne envie de suivre son épopée en tant que D'Artagnan (de Gascon ! oui, oui, ça revient souvent). Les autres acteurs tentent de subsister tant qu'ils peuvent, mais ils sont soit inexistants soit sur une note un peu je m'enfoutiste (Cassel ou Green).

Le rythme est d'enfer, et la mise en scène est sympathique, on a de temps en temps de beaux moments entre les personnages. L'adaptation passe tranquillement, cependant les dialogues sont très pesants, pourquoi on oscille entre un ancien français du bouquin puis un français du 21e siècle ? Bref...

Cela n'égalera pas le grand film de cape et d'épée et de costumes en la matière, l'immense Cyrano de Bergerac de Rappeneau, mais il reste une adaptation plutôt honnête du dantesque roman de Dumas.

A la fois ambitieux, rythmé, palpitant de bout en bout, avec des scènes d'action plutôt bien sentis, Bourboulon n'a pas à rougir de son film. C'est un gros "blockbuster" français, et en plus un pas mal, parfaitement calibré pour Pathé.

J'ai plutôt apprécié. Après réflexion, ce n'est pas du grand cinéma. Mais c'est du divertissement de bonne volée de la part de notre pays franchouillard, et ça fait pas de mal de voir qu'on a encore de beaux restes face à l'armada des blockbusters américains qui vont tous ravager notre paysage audiovisuel d'ici l'été.

A voir le second opus, et toutes les surprises qu'il réserve.