Outre l'humour franchement lourdingue et dopé au kilo de sucre, Les Trolls 2 est un long pugilat contre les autres genres musicaux qui ne rentrent pas dans la sacrosainte case "pop". Entre les raccourcis qui font crier au scandale les puristes (on confond le metal, le punk, le hard et le rock sous une seule et même bannière grossière, puis la country avec la folk), ou genres qui n'existent que par le biais d'une seule démonstration-éclair : le reggaeton et la K-Pop, expédiés en une chanson, comme la techno qui n'a qu'une minute à grappiller en début de film, et la palme revenant aux classicos qui n'auront que quatre notes à se mettre sous la dent (les fameux : "pom pom pom pom" de Beethoven...) Ne parlons pas des caricatures musicales, qui font peine à voir (on n'est jamais vraiment dans la parodie, ce qui nous empêche d'en rire) : les "rockeurs" sont des dégénérés sociopathes qui s'habillent comme Vampira, les funky sont sertis de grosses bagouzes et lunettes volées à Elton John, les country ne sortent pas sans leur banjo... D'ailleurs, on ne sait pas vraiment où les scénaristes ont bien pu trouver que la country (folk) est un genre dépressif (un petit tour du côté de Johnny Cash, pour n'en citer qu'un, suffira à démolir toute leur séquence ridicule). En revanche, pour la pop, c'est carton-plein : on en mange une à la minute, à tel point que l'on n'a pas pu toutes les doubler (le medley au Far West est resté sans doublage, et cela s'entend...). On sature dès le début qui nous offre presque dix minutes d'extraits de chansons non-stop, un affreux medley que ne rattrape pas la suite. Le scénario est d'une niaiserie à toute épreuve (
la méchante qui devient amie de Poppy en une seconde, les chasseurs de prime qui retournent leur veste sur deux belles paroles
), avec la même résolution que l'opus précédent (
tout semble perdu, on se met à danser et chanter, et tout est résolu
... Une fois, cela passe déjà difficilement, alors deux fois...), et on ne compte pas les incohérences (le papy rock qui n'arrive pas à déplier deux doigts, mais joue du synthé à la fin...
Ou Poppy qui se déguise en rockeuse
en une seconde, tandis que les autres ont fait atelier-couture pendant des plombes pour le même résultat). Rien ne semble travaillé, ni réfléchi, et le résultat se paye : si les enfants étaient généralement contents en sortant de la séance, ce sont les soupirs des adultes qui formaient une symphonie originale (un nouveau genre musical à breveter ?).