Les Tuche,famille de prolos enrichis grâce au Loto,décide de rejoindre le petit dernier,en stage d'études en Californie,où il est sous la coupe du père de sa petite amie,un businessman carnassier,script copié sur "Le kid de la plage".Après le triomphe du film initial,cette suite devait fatalement arriver et,comme elle a très bien marché,le numéro trois est annoncé pour 2018.Ces succès laissent songeur quant à la santé mentale du public français.Déjà,le premier opus,plagiat éhonté d'une anodine comédie américaine de 93,"Les allumés de Beverly Hills",ne volait pas haut,mais là on franchit allègrement toutes les limites.Donc,on envoie nos sans-dents à Los Angeles,ainsi la boucle est bouclée.En lisant les noms des producteurs,un ramassis de faiseurs de fric tels TF1,Seydoux ou l'animateur Arthur,on évalue assez bien l'ambition du projet.Pas moins de cinq scénaristes,dont Benjamin Morgaine,membre éminent de la bande à Michaël Youn,ont été nécessaires pour pondre ce sinistre enchevêtrement de clichés et de caricatures.Et encore,caricature est un mot faible,on est plutôt dans la caricature de la caricature,au point qu'on se demande à quel degré on doit apprécier le truc.Le film est une succession de scènes décousues alignant les pistes narratives brutalement abandonnées,de dialogues supposément drôles d'une bêtise et d'une platitude proprement médusantes,de personnages comiques usés jusqu'à la corde au comportement débile et à la mentalité insane poussés au-delà du maximum,le tout se terminant dans la bouillasse du mélo moraliste et strictement politiquement correct.En fait,tous les protagonistes font l'objet du plus absolu mépris des auteurs,qui invitent la populace à rire de se voir ridiculiser.Et ils ont eu raison,puisqu'ils y sont parfaitement parvenu.Voici donc des pauvres certes devenus riches,mais qui restent d'indécrottables abrutis incultes,shootés à tous les mirages de la post-modernité mélangés à leur plouquerie congénitale,du père idiot à l'accent patoisant indéfinissable au benjamin surdoué engendré par erreur,en passant par la mère grosse vache hyper-émotive,la fille bimbo qui se prend pour une star et son frère rapeur pédé,sans oublier la grand-mère percutée qui ne sait que proférer des insanités dans la langue des peaux-rouges.Quant à la description de l'Amérique et de ses habitants,elle est à l'avenant et développe la vision la plus convenue qui soit du pays,avec des ultra-nantis ne pensant qu'à entuber tout le monde,vivant dans des villas luxueuses avec piscines et obsédés par le paraître.Rien ne nous est épargné,des concours de danse country aux amishs ultra-réacs,des rednecks racistes aux mariages homos de Vegas célébrés par de faux Elvis.Il faut avouer que par instants tout ça est tellement con que le rire peut fuser sporadiquement.Les comédiens,coincés dans cet ahurissant navet,sont condamnés à surjouer et font carrément pitié,mais leur cachet est assurément assez conséquent pour que ça ne les affecte pas.