On retrouve notre famille déjantée avec plaisir (et rire !) la première demi-heure, puis on la perd complètement le reste du film dans un ennui mortel entre des gags balourds et un pseudo-drame qui n'a pas lieu d'être. La famille Tuche qui avait su faire rire ceux qui aiment l'humour bébête au second degré remettent le couvert en ce début de film inventif (la scène dans laquelle le père est censé être en avion privé mais ronfle dans un fauteuil, les disputes entre Will et sa sœur... sont drôles !), et on espère que tout va continuer sur cette belle lancée jusqu'à la fin, mais non, là c'est le drame (au figuré comme au littéral). On plonge dans des situations faussement tragiques comme la séparation ridicule de Miss Bouzolle et de son footballeur de fiancé, des difficultés dans le mariage de Jeff et Cathy (un comble pour un couple qui transpirait l'amour heureux), qui ne font ni rire ni pleurer, mais ennuient profondément. Et rien ne viendra sauver le spectateur de cette ambiance morne jusqu'à la fin, qui tente de revenir dans l'humour mais en fait beaucoup trop, devenant idiote au possible sans être drôle. L'américanisation des franchouillards ne constitue pas l'ensemble d'un scénario, et ajouter du drame sans saveur n'arrange rien. On regardera seulement les trente premières minutes du film pour rire, pas au-delà.