En visite chez des amis à St Nazaire, le cinéaste Jacques Tati a l'idée de tourner un film sur la plage de Saint-Marc-sur-Mer, projet qui se concrétisera en 1953 avec "Les vacances de monsieur Hulot", son second long-métrage.
Autant "Jour de fête" m'avait laissé un brin de marbre, extension pas toujours utile de son excellent court "L'école des facteurs", autant "Les vacances de monsieur Hulot" m'a entièrement conquis, me laissant avec un grand sourire de gosse pendant près d'une heure et demie.
Jouant à fond la carte du burlesque, de l'humour bon enfant, Tati pousse à son paroxysme son personnage de benêt lunaire, d'emmerdeur malgré lui, celui qui va, sans s'en rendre compte, pourrir les vacances du bon français venu se prélasser au soleil. Avec une certaine tendresse, Tati observe ses concitoyens, se moque gentiment d'eux et de leurs habitudes, s'amusant visiblement comme un petit fou dans son rôle de poil à gratter.
Dirigeant son monde comme un pur métronome, Tati fait mouche quasiment à chaque fois, perd peut-être le rythme une seconde ou deux avant de reprendre la main et de taper en plein dans le mille, offrant une petite heure et demie de pur bonheur, de légèreté, triturant son propre film tout au long des années (il doit exister trois montages du film, le plus visible à l'heure actuel étant celui de 1978) jusqu'à entrevoir les portes de la perfection.