Si vous aimez la daube...
Non, " Les vacances du Petit Nicolas" n'est pas une daube ! Si je regarde attentivement mon livre de cuisine préféré, "une daube bien cuisinée révélera en bouche une explosion de saveurs différentes..."
Alors, c'est certain, ce deuxième volet des aventures du héros créé par Goscinny ne peut pas s'apparenter à la préparation culinaire de ce plat bien traditionnel, car sur l'écran, aucune explosion de quoi que ce soit n'arrive à éveiller le spectateur.
Laurent Tirard et ses scénaristes ont pourtant fait les courses en grand. Ils ont amassé dans leur panier tout ce qu'il faut pour proposer le meilleur film de vacances possible. Le problème est qu'ils ont mal choisi leurs commerçants. Pourtant pourvus d'une carte platinum leur permettant un shopping à la grande épicerie du Bon Marché, ils ont préféré le clinquant de revendeurs mettant en avant leurs plus beaux produits, mais vous fourguant dans votre sac tous les fruits mâchés ou trop avancés. Et pour les épices, celles sensées donner un peu plus de saveur au plat, ils ont choisi une marque de distributeur, pensant que pour un public familial cela suffirait bien. Avec les économies ainsi réalisées, ils ont pu s'offrir à nouveau la participation de Valérie Lemercier et Kad Merad. Je vous rassure le précédent Petit Nicolas étant devenu une grande asperge acnéique et pourvu d'un sourire façon centrale nucléaire a été écarté au profit d'un petit nouveau dont la dentition subira bien vite le même traitement que son prédécesseur.
Hé oui, je me suis intéressé énormément aux dents des jeunes acteurs, tous de la chair potentielle à orthodontiste obsédé d'alignement, car voyez-vous, il n'y a rien d'autre à faire en regardant cette oeuvre. Mais rassurez-vous, même si vous avez oublié votre dentier, la daube de l'été n'est pas dure à avaler car tout y est prémâché. C'est un catalogue de tous les clichés, les poncifs du film de vacances. Rien ne manque du château de sable inlassablement détruit, aux anglais qui prennent des coups de soleil, en passant par le maillot de bain unique porté également par la voisine. Et il y a même un hommage au gendarme de Saint Tropez avec une scène de naturisme et l'arrivée inattendue de connaissances, inévitable quiproquo qui ne fait plus rire personne depuis cinquante ans. Par contre, et surement pour contenter tous les cinéphiles qui devraient se rendre en masse à la projection, il n'y a pas que des références au film de Jean Girault. On y trouve aussi cités, Tati, Demy, Kubrick et la famille Adams, ce sont là les épices dont je vous parlais plus haut, mais ici bien éventées.
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