En réalisant Les Vestiges du jour, James Ivory offrait un rôle remarquable à Anthony Hopkins, où celui-ci excelle dans la pudeur, le désir inassouvi. Casting 4 étoiles pour une œuvre profonde, qui cherche à retranscrire ce qu’un homme peut subir malgré lui, par souci de discipline, et d’un trop grand sens de l’éducation, du raffinement.
Cette critique contient quelques éléments qui dévoilent l’intrigue et sa finalité.
Voici un film remarquable sur l’incommunicabilité. L’introduction appelle à une possible escapade, une porte de sortie, peut être un renouveau, avant même le développement de l’histoire principale. Elle indique une fin qui pourrait donner du relief à l’ensemble. Mais tout restera linéaire, se terminera en boucle, avec une fatalité tragique. L’intrigue ne sera pas dénouée. La rencontre attendue entre les deux personnages principaux qu’une parenthèse. Le protagoniste central, joué par l’épatant Anthony Hopkins, est victime de ses fonctions, de son savoir-vivre et pareil à un homme catatonique : il a beau s’exprimer, c’est comme s’il ne disait rien. C’est un être formel et anhédonique (incapacité à ressentir du plaisir), victime d’alexithymie (difficulté à reconnaitre ses émotions et celles des autres). Tout est signifiant (et insignifiant) mais quasi rien n’est signifié. Il n’y aucun sous-entendus marquants, peu de langage du corps. Il vit sans fougue, dans une sorte d’abolition des passions possibles. C’est la façon dont il conçoit son rôle de majordome qui fait autorité chez lui, et qui bâillonne ses aspirations, son individualité, ses envies, son identité, sa personnalité qui ne peut s’affirmer, se libérer, respirer, étant comme soumise à sa classe sociale.
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Je suis désolé de ne pas pouvoir vous partager entièrement la critique sur SC.