Bon, on peut regarder "les Vétos" comme un film français relativement "standard" : d'ailleurs la présence au générique de l'acteur français le plus "standard" qui soit, Clovis Cornillac, valide cette appréciation. Dans ce cas, même si l'on apprécie le contexte de la désertification du territoire français et le regard pas si simpliste que cela sur le métier de vétérinaire, il y a peu de choses à célébrer dans le film de Julie Manoukian, ni bon ni mauvais, ni ennuyeux ni passionnant, ni juste ni faux en fait. Ou un peu de tout cela à la fois.
On a plutôt intérêt à aller voir ce film avec sa fille de 8 ans et demi qui aime les animaux, comme toutes les petites filles, et s'interroge donc sur une possible carrière de vétérinaire (à son âge, moi je voulais devenir colleur d'affiches de films... déjà !). Et là, on comprend pourquoi le film détourne pudiquement les yeux de tout ce qui peut être "fluides répugnants" pour les enfants, et pourquoi le seul personnage emballant est justement celui de la petite fille qui veut à tout prix devenir vétérinaire. Oui, vu avec des yeux de 8 ans et demi, "les Vétos" fait complètement sens et remplit parfaitement son contrat pédagogique : les animaux sont nos frères, mieux vaut aller les soigner que d'inventer le remède à la prochaine pandémie qui risque bien de nettoyer la planète de cette engeance de race humaine.
Et quelque part, en tant que papa, ayant passé qui plus est les plus beaux moments de mon enfance dans le Morvan (loin d'être aussi ensoleillé et hospitalier que le film veut nous le faire croire, je le précise pour ceux qui auraient l'idée saugrenue de s'y installer après avoir vu "les Vétos"...), j'ai particulièrement savouré le fait d'avoir évité d'aller voir "la Reine des Neiges 2". Car finalement, entre Cornillac et Disney, mon choix est fait, et depuis longtemps.
[Critique écrite en 2020]