Un des sommets en matière de films de marionnettes

Ce long métrage d’animation en volume raconte la vie des premiers habitants de Bohême (région d’Europe Centrale), dans une série de sept récits légendaires.

Le film reprend le principe de L’année Tchèque, réalisé également par Jiří Trnka, et il affiche les mêmes qualités et les mêmes défauts que ce dernier. La technique de l’animation de marionnettes est d’une grande précision. Le réalisateur sait faire preuve d’une surprenante inventivité, en s’offrant parfois le luxe de zooms et travelling étonnamment maîtrisé. Les effets visuels sont bluffants. L’ambiance est empreinte d’une poésie datée, toujours aussi charmante. Les décors sont soignés, l’esthétique du film est remarquable. Les musiques sont délicieusement dépaysantes.

Le format compilé ne permet pas d’intégrer de véritables scénarios sur la durée, comme de tension dramatique. Si les séquences ne manquent pas d’émotion, on s’ennuie tout de même au bout d’un moment, en raison d’un schéma répétitif. Les personnages manquent d’identité, ils se ressemblent tous, à quelques exceptions près. Les rares dialogues, énoncés par le narrateur, ne sont pas du plus bel effet. Le rythme est monotone.

Le film s’illustre dans les années 50, en remportant plusieurs grands prix. Très apprécié pour sa technique irréprochable, il déplore tout de même quelques faiblesses d’un point de vue narratif. Quoi qu’il en soit, le résultat se distingue tout de même comme un spectacle hautement honorable, grâce notamment à une ambiance et une esthétique particulièrement soignée.

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