Thérèse Clerc, célèbre militante féministe française qui s’est battue pour le droit à l’avortement, à la contraception et les luttes homosexuelles, apprend à l’âge de 88ans qu’elle est atteinte d’une maladie incurable et qu’il lui reste peu de temps à vivre.
C’est en tournant Les Invisibles (2012) que, suite à ce tournage, Thérèse Clerc a proposé au cinéaste de venir la filmer dans les derniers instants de sa vie. Sébastien Lifshitz dresse ici un portrait touchant et lucide sur cette femme pleine de conviction et d’une grande sagesse. De son enfance (très catholique et bourgeoise) où à l’église notamment elle y apprend les rudiments de Marx à ses débuts dans le féminisme. On apprend aussi que, lorsqu'elle était mariée, elle aura vécu cette expérience comme étant ennuyeuse et répondant à des diktats qui ne lui correspondaient pas (elle divorcera en 68, ce qui sera pour elle une grande délivrance, au point de s'accepter et d’affirmer ouvertement son homosexualité).
« On n’a pas eu la même mère. »
Il est intéressant de voir ici le regard de ses enfants (Isabelle, Agnès, Jean-Marie et Vincent) sur le parcours de leur mère et le “début de son utopie”, chacun ayant vécu auprès d’elle d’une façon différente, en tant que mère ou en tant que féministe. Durant leur enfance, certains auront connu les avortements clandestins pratiqués au sein même du domicile familial, tandis que d’autres l’auront simplement vu comme une mère au foyer auprès d’un mari qu’elle n’aimait pas.
Les Vies de Thérèse (2016) est un moyen-métrage de 55min qui prend le temps de raconter le parcours enrichissant d’une femme passionnante.
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