La pièce de théatre des duettistes de Flers et de Croisset n'est pas brillante. Par conséquent, la comédie de Jean Boyer, dans une adaptation actualisée, n'a pas de raison de l'être. Même en considérant que la mise en scène de ce dernier est bien médiocre. En tout cas, tous les personnages sont superficiels et insignifiants dans un registre de mauvais boulevard.
Henri Lévrier (Fernandel) est l'ami d'une famille qui voudrait avoir l'apparence d'une respectabilité bourgeoise. Lévrier, ancien alcoolique -d'où la référence aux vignes du seigneur-
devient l'amant de Gisèle,
la concubine de son ami d'enfance (Pierre Dux).
Le sujet parait tellement faible qu'on croirait la pièce originelle amputée de certains thèmes comme l'amitié trahie ou, précisément, l'alcoolisme. En l'état, la comédie est sans intérêt ni relief. Evidemment, elle repose sur la présence de Fernandel. Les plus indulgents verront dans son rôle de séducteur un contre-emploi audacieux; les autres seront convaincus de l'erreur de casting rédhibitoire -comment croire que la Simone Valère puisse succomber... Fernandel est particulièrement inconsistant dans ce film et dans ce personnage pas fait pour lui.
Finalement, dans ses rares apparitions, Jeanne Fusier-Gir est la seule à faire sourire par ses commentaires candides de vieille dame qui radote.