Considéré à sa sortie comme le troisième opus de la célèbre saga, Les Visiteurs en Amérique n'est pourtant ni plus moins que le remake américain des Visiteurs réalisé par Jean-Marie Poiré himself sous le pseudonyme de Jean-Marie Gaubert et à nouveau interprété par Jean Reno et Christian Clavier. Un choix artistique de mauvais goût pour ce remake identique à son modèle original qui va pourtant se délester de notre humour national cinglant pour se garnir de gags puérils afin de plaire au public américain.
Résultat des courses : le film est une catastrophe de 40 millions de dollars... On ne comprendra d'ailleurs pas vraiment le but d'un tel remake. En effet, si le film original mettant en avant le choc de deux époques différentes mais complémentaires, à savoir le Moyen Âge et les années 90 (sur un même territoire donc), le remake transporte non seulement nos deux trublions français du XIIe siècle dans le présent mais les fait également changer de continent. La logique ne s'arrête malheureusement pas là puisque nos deux héros parlent forcément l'anglais avec un accent ridicule et s’accommodent avec aisance au monde moderne (du moins plus rapidement que le film de 1993).
Pour cette adaptation, les personnages changent de nom (exit Godefroy de Montmirail et Jacquouille la Fripouille, place à Thibault de Malfète et André le Pâté), certains sont rajoutés à l'intrigue comme la maîtresse du mari de la descendante de Thibault devenu ici un véritable connard, d'autres voient leur rôle s'étoffer comme Merlin (campé par Malcolm McDowell en manque de thunes) qui débarque lui aussi dans le présent pour ramener les deux trublions chez eux. Effets spéciaux remarquables, décors et costumes soignés pour ce remake insipide où l'on ne rit jamais, consterné de voir notre tandem jadis hilarant devenir deux clowns au pays des burgers.