Jean-Marie Poiré déjà réalisateur des deux précédents volets de la trilogie "Les Visiteurs" et du navet indépendant "Les Visiteurs en Amérique" a tenté de refaire vibrer les spectateurs de ses réalisations en continuant la saga là où elle avait été laissée à l'abandon dans "Les couloirs du temps". Chose faîte, mais de manière affreuse en faisant passer un registre comique à un "lourdeau" comme le dirait Jacquouille.
Durant l'époque de la Révolution française, nos deux héros interprétés par Jean Reno et Christian Clavier ont été capturés par les révolutionnaires et auront pour objectif comme le dit plusieurs fois pendant le film Reno de remettre sur le trône le futur roi. Le fait est que ce but passe totalement à la trappe et les compères repartiront dans le temps comme lors des derniers long métrages mais cette fois en pleine seconde guerre mondiale ! Au secours ça traduit sûrement la volonté d'une suite; peut être que dans les visiteurs 4, ils partiront au temps de la Préhistoire et iront concocter leur potion temporelle auprès d'un chaman tribal... "Les Visiteurs 3" part totalement en freestyle et détruit maladroitement ce qu'il avait créé auparavant.
Ce film fait resurgir le problème de la comédie française qui dans un premier temps se sent obligée de recruter au casting des figures connues de ce genre comme Ary Abittan, Dubosc, Alex Lutz qui ne sont pas mauvais dans leur jeu mais pas intéressant au niveau du développement de l'histoire, mais nécessaire pour le public afin de faire croire qu'il y aura beaucoup de sketchs pendant le film; dans un second temps de s'adapter à la modernité cinématographique en incluant des scènes violentes pour ce type de registre, heureusement on y a droit que pendant l'introduction du film.
Ce qui ruine principalement le film, c'est le jeu des deux acteurs principaux. BEAUCOUP de vannes, de jeux de mots et d'expressions antérieurement dîtes dans les anciens films sont reprises, une fois, deux fois, trois fois; jusqu'à ce que celles qui nous faisaient tant rire dans les premiers volets nous donnent envie d'arrêter la projection... Clavier ne sur-joue pas, ne sous-joue pas mais n'est plus crédible en tant que Jacquouille, donc pour combler cette lacune, ne fait que gueuler au travers de "OK", "DINGUE". Le coup de l'haleine nauséabonde est répétée tout au long du film, la chanson "Avec ses tripes" de nouveau chantée pendant un dîner... Enfin, aucune originalité et du 100% plat réchauffé.
Il faut relever aussi qu'il y a quelques nouveaux gags, mais tellement affligeants (la perruque qui augmente de volume...) quelques incohérences au niveau historique (les briquets ont été inventés dans la première moitié du 18ème et là des révolutionnaires en parlent comme si c'était monnaie courante...)
Avant de terminer, au niveau de la réalisation; les séquences sont remplies à l'infini de cuts pour le plus grand déplaisir des yeux. Beaucoup de scènes au début du film sont filmées caméra épaule et avec l'enchaînement des séquences, on y comprend plus rien. De plus les 3/4 des dialogues sont inintéressant, au niveau de leurs utilisations quant à la trame, mais aussi au niveau de leurs contenus.
Donc une comédie à éviter à tout prix à moins de vouloir contempler des personnages que l'on aime s'écrouler dans un scénario totalement absent pour donner la possibilité à un réalisateur de remplir ses caisses et se foutant du produit d'origine ainsi que de son public. Pour reprendre Jacquouille: une belle merdasse.