J'attendais, à l'époque, cette suite avec grande impatience ! Étant fan des deux premiers films, nous aurions enfin droit à un "vrai" troisième opus (le remake ne comptant pas évidemment) qui reprendrai l'histoire là où le second l'avait arrêté. Et c'est ce que nous avons donc, et c'est pourquoi j'ai voulu le regarder une seconde fois aujourd'hui avec les attentes en moins. Mais finalement, je l'ai trouvé encore plus mauvais que la première fois que je l'ai découvert ! Jean-Marie Poiré repasse donc derrière la caméra pour nous sortir ce troisième opus en 2016 dont on se serait finalement bien passé ! Pourtant, l'idée d'une suite n'était vraiment pas mauvaise, surtout avec la fin ouverte du second, mais il aurait fallu la faire dans le sillage des deux premiers, afin de garder la même ambiance, les mêmes acteurs et puis surtout, ne pas se retrouver avec nos deux héros vieillissants. Ce qui est par ailleurs expliqué par le fait que le voyage temporel occasionne un vieillissement de dix ans par semaine (j'aime bien la facilité déconcertante avec laquelle ils inventent des trucs délirants, quitte à être complètement incohérent avec les deux premiers films, pour justifier tel ou tel problème technique). Puisqu'on est parti sur les acteurs, nous avons ici un mélange de générations. Mais pas un mélange de génération sympa à la "Papy fait de la résistance", non, un truc bien forcé réunissant de nombreux mauvais acteurs, sorte d'hybride avec "Qu'est-ce qu'on a fait au bon Dieu ?". Effectivement, ici, tous les acteurs sont mauvais, y compris Jean Reno et Christian Clavier, car c'est la direction d'acteur qui est en réalité mauvaise. Outre un Jacquouille qui s’essouffle à chaque pas ou à chaque réplique, le jeu des acteurs est très forcé, on n'y croit pas une seconde ! Puis, ce qui est également très dommage, c'est le fait que Clavier ait complètement perdu cette faculté à incarner deux personnages différents à l'écran. Si le duo Jacquard/Jacquouille était brillamment interprété dans les deux premiers films, ici on ne différencie que Jacquouillet de Jacquouille grâce à leur costume, l'interprétation des personnages étant sinon quasi identique. Et puis, nous avons également un Poiré vieillissant ! En effet, le rythme est lent, on s'ennuie beaucoup, ce qui est complètement paradoxal avec le style de Poiré connu pour faire trente-six plans à la minute. Ici, c'est beaucoup plus gentillet, beaucoup plus classique. Et puis ne parlons pas des décors bien cheap d'un Paris en carton-pâte ou encore de la nuit américaine qui n'est jamais maitrisée. Et oui, "Les Visiteurs : La Révolution" fait ainsi l'exploit d'être encore pire que le remake de 2001 !