Sullivan, auteur de comédies a succès, veut se coltiner à la vie des gens, affronter la dure réalité afin d’écrire un drame, un film d’auteur pour lequel il sera reconnu. Pour se faire il part sur les routes et se mêle aux vagabonds, aux victimes de la crise. Il est accompagné par une jeune actrice, star en devenir qui souhaite profité de la notoriété que va lui donner cette aventure.
Voilà un pitch bien engageant, mis en scène avec panache par Preston Struges, auteur célèbre pour ses bons mots, son style étant proche de celui d’un Lubitsch. Pour le fond par contre, on est plutôt du côté de Capra. En effet, l’odyssée de Sullivan l’entraîne jusqu’au bagne, c’est là bas, voyant des bagnards s’esclaffer devant un dessin animé, qu’il se rendra compte que les comédies ont aussi leur noblesse, elles permettent au peuple d’oublier ses soucis. On peut reproché à cette morale hollywoodienne d’être bien populiste, même si elle contient une part de vérité, de toute façon elle est contredite par le film lui même, puisque Sturges fait bien œuvre d’auteur. Il arrive même à nous faire rire tout en dépeignant une réalité sociale dure et violente. Il se permet même le luxe de se moquer du snobisme hollywoodien.