Les winners a fait partie de la sélection officielle du Festival du film de Sundance 2011. Un label dont j'ai appris à me méfier. Comme de tout le cinéma indépendant américain, d'ailleurs. Je me suis déjà expliqué plusieurs fois sur cette défiance (voir ma critique de Tout va bien ! The kids are all right). Derrière cette bannière, je vois en effet des productions de plus en plus convenues, pour ne pas dire conservatrices... Quelques exceptions notables échappent quand même à cette tendance, comme le magnifique film de Debra Granik, Winter's bone...

Quand est-il de cette nouvelle réalisation de Thomas McCarthy ? Ni chef-d'œuvre, ni vraiment raté. Les winners reprend certaines des recettes qui font le succès du genre (dépassement de nos petites vilenies par la solidarité et l'amitié, trame sociale...). Celles-ci sont cependant tellement éculées, elles font ici l'objet d'un traitement si formaté, que le déroulement de l'intrigue est très prévisible. On se doute que les magouilles de Mike seront découvertes tôt ou tard. Toutefois, comme l'homme n'est pas un mauvais bougre (on est lâche dans le cinéma indé US, mais rarement foncièrement indigne, car si l'on affecte de se démarquer des codes hollywoodiens, on évite prudemment de trop effaroucher les spectateurs), on devine qu'il finira par racheter son inconduite... Winter's bone s'éloigne radicalement de ce schéma, ce qui en fait l'originalité et l'intérêt. Ree Dolly, son héroïne, est ainsi confrontée à de vrais méchants. Les valeurs familiales, si chères au mouvement, sont en outre sérieusement battues en brèche : le père de la jeune fille est un pur salaud, tandis que ses autres proches parents -sa mère est malade, son oncle ne veut d'abord pas se mêler de ses affaires- ne lui sont d'aucun secours.

Si Les winners baigne dans un conformisme moral un peu irritant, si on a droit à la happy end attendue (je n'ai pas dit espérée !), ce film n'est pas pour autant déplaisant. Ceci dit, le contraire eût été surprenant. Tout est tellement pensé pour plaire au plus grand nombre ! Reconnaissons néanmoins que Thomas McCarthy porte un regard chaleureux sur ses personnages, en particulier Mike, incarné par un Paul Giamatti toujours aussi juste. Quant au jeune Alex Shaffer, 18 ans, il est une belle révélation.

Bref, l'auteur de The visitor nous livre ici une petite comédie attachante, mais sans grande ambition, ni inventivité. Si vous voulez vivre de vraies émotions, préférez Blackthorn ou La guerre est déclarée...
ChristopheL1
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le 9 sept. 2011

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ChristopheL1

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