Une leçon d’art, d’histoire, de politique et d’amour en un film ? c’est possible. Au départ, c’est l’histoire, dans les années 80, des deux chanteurs mythiques des groupes Zoopark et Kino, réunis et divisés par le rock et une femme.
Une nostalgie so slave, belle et triviale
Tout commence au soleil au bord de l’eau, en noir et blanc. Il y a des images de musiciens fêtards un poil décadents sur une plage qui pourrait être partout. On se croirait un peu dans un Tarkovski qui ne serait pas chiant, un peu dans Stranger than Paradise de Jim Jarmusch en plus gai. Les héros picolent, ont le cheveu gras en vrac, se roulent par terre, jouent de la musique et fument des cigarettes. Ils ont des bébés qui pleurent et qu’il faut changer. Ils se retrouvent dans des arrières-cours miteuses et délabrées. Et pourtant tout est beau. Les textes des chansons sont de la loose absolue, arborée fièrement, du spleen version glasnost.
On y voit de monde soviétique qui s'effrite délicatement avec un fond de peur qui reste, des rebelles qui foutent la pagaille en couleur et en rêve tout en affichant que "rien se s'est passé" pied de nez à la censure d'hier et d'aujourd'hui.
Enfin c'est le film romantique qui manquait: rebelle et délicat, passionné et fidèle, sans une scène de cul obligatoire... une rareté.